BLED

Der Blick in die Kamera zeugt vom Bewusstsein, dass es vor den reproduzierten Bildern jemanden gibt, der zurück blickt.
(Siegfried A. Fruhauf)

kinan di leid wider bled schaun heid / kinan di leid wider bled schaun.*
Ein mantra-artig wiederholter Zweizeiler ist es, der das Textgerüst des Attwenger-Stückes BLED bildet. Ein Zweizeiler, der sich im Lauf des Songs immer mehr zu einer Schleife verdichtet, die von dem grummeligen Rhythmus und den ungnädig eingestreuten Elektronik- und Akkordeon-Passagen noch verstärkt wird. Fast gebetsmühlenartig eiert die Beschwörungsformel vor sich hin, bis sich Sinn und Intonation des ganzen zunehmend in der Sound-Umgebung aufzulösen beginnen.
Ein ähnlicher Prozess vollzieht sich auf der Bildebene. Ausgehend von der Porträtaufnahme eines Männerkopfes (der Filmemacher selbst), der sich mit einer leichten Drehung den BetrachterInnen zuwendet, nimmt Siegfried A. Fruhauf eine Reihe von Bearbeitungsschritten vor. Auflösung des Filmsbildes in sein Granulat, digitale Schraffierung bzw. Selbst-Spiegelung, schließlich Überarbeitung im Stile von Zeichnung und gestisch-pastoser Malerei: Indem der Blick in die Kamera – jener Fauxpas, der die klassische Spielfilmaufnahme zerstört – bildnerisch auseinander genommen wird, erfährt diese Urszene des Bruchs mit der Fiktion eine rhythmisch-eloquente Dekomposition. In all diesen Varianten wird der Kopf wiederholt in materielle Texturen zerlegt, die eine Art formelles Gerüst hinter dem konkreten Gegenstand bilden.
"Blöd schauen" meint umgangssprachlich nicht nur "das Nachsehen haben", sondern vor allem auch: Maulaffen feilhalten, einen Gesichtsausdruck an den Tag legen, der Aggressionen hervorruft. Indem Fruhauf diese Version beim Wort nimmt und ein bildliches Pendant dazu schafft, wird diesem Schauen gleichsam die Schärfe genommen. Entsprechend deformiert sind jeder Blödheit Grenzen gesetzt.
(Christian Höller)

* Können die Leut´ wieder blöd schauen heut´ / können die Leut´ wieder blöd schauen

Weitere Texte

BLED; texte française

Le regard adressé à la caméra témoigne de la conscience qu’il y a, face aux images générées, quelqu’un qui regarde lui aussi. (Siegfried A. Fruhauf)

« Kinan di leid wider bled schaun heid / kinan di leid wider bled schaun. »* C’est un distique répétitif aux allures de mantra qui constitue la trame textuelle de bled, un morceau du groupe Attwenger. Un distique qui, tout au long du morceau, ne cesse de s’étoffer pour finir par former une boucle que viennent encore renforcer un rythme bancal et des passages d’accordéon ou de musique électronique semés ça et là au petit bonheur. Un peu à la façon d’un moulin à prières qui ne tournerait pas rond, cette formule invocatoire se répète jusqu’à ce que sa signification, tout comme son intonation, se mettent à se dissoudre peu à peu dans l’arrière-plan sonore.
C’est un processus similaire qui se déroule au niveau de l’image. À partir du portrait d’un homme (le réalisateur lui-même) dont la tête se tourne lentement vers l’observateur, Siegfried A. Fruhauf entreprend toute une série de transformations : dissolution de l’image filmée dans son propre grain, effets numériques de hachures ou d’autoréflexion et, finalement, traitement dans un style qui évoque le dessin et une peinture pâteuse prestement exécutée au couteau. Alors que le regard posé sur la caméra (le fameux faux-pas qui, dans le cinéma classique, invalide la prise de vue) est décomposé sur le plan visuel, cette scène fondamentale de la rupture avec la fiction fait l’objet d’une désagrégation qui participe d’une grande éloquence rythmique. Dans toutes ses variantes, la tête se voit à chaque fois débitée en textures matérielles qui dessinent une sorte d’ossature formelle apparaissant derrière l’objet concret.
En allemand dialectal, « blöd schauen » ne veut pas seulement dire « regarder bêtement sans réagir », mais surtout « bayer aux corneilles » en affichant une mimique qui provoque l’agressivité. En prenant cette tournure au premier degré et en lui apposant un équivalent visuel, Fruhauf retire à ce regard toute son expressivité. Si elle est déformée de façon appropriée, toute forme de bêtise a elle aussi ses limites. (Christian Höller)

* Können die Leute wieder blöd schauen heut’ / können die Leute wieder blöd schauen (C’est fou, ce que les gens peuvent avoir l’air con, aujourd’hui / c’est fou, ce que les gens peuvent avoir l’air con)

Orig. Titel
BLED
Jahr
2007
Land
Österreich
Länge
3 min
Kategorie
Musikvideo
Orig. Sprache
Kein Dialog
Downloads
BLED (Bild)
BLED (Bild)
BLED (Bild)
Credits
Regie
Siegfried A. Fruhauf
Musik
Markus Binder, Attwenger
Verfügbare Formate
Digital File (prores, h264) (Distributionskopie)
Bildformat
4:3
Tonformat
Stereo
Bildfrequenz
25 fps
Farbformat
Farbe
Festivals (Auswahl)
2007
Linz - Crossing Europe Film Festival
Denver - Int. Film Festival
Budapest - Anilogue Animation Film Festival
Fantoche - Animationsfilmfestival Baden
Wiesbaden - exground on screen
Norwich - AURORA International Animation Festival
Leeds - Int. FilmFestival
Belgrad - Balkanima Anim. Film Festival
2008
Cork - Int. Film Festival
Lille - Recontres Audiovisuelles
St. Petersburg - Museek Music Video Festival
Osnabrück - EMAF - European Media Art Festival
Graz - Diagonale, Festival des Österreichischen Films
Rotterdam - Int. Filmfestival
Stuttgart - Filmwinter, Expanded Media Festival
Wien - VIS Vienna Independent Shorts
Bochum - Videofestival
Vila do Conde - Festival Internacional de Curtas-Metragens
Seoul - EXis (Experimental Film- & Videofestival)
Vilnius - Tindirindis International Animated Film Festival
2009
Paris - Festival des Cinemas Differents Collectif Jeune Cinema