3 Minutes
A platform at a train station. A clock, its hand counts the seconds. The only other objects visible in the static shot are shadows of a possible occurrence. The same platform at night. The brightly lit clock, now without hands. Empty trains are moved together, their shapes vague in the spotlights.
3 minutes, a series of shots three minutes in length, is the first result of an experimental and theoretical undertaking, practical and craftsmanlike, which has multiple paradoxes. The "realtime compression" which turned four hours of footage into one minute of film is a "translation of a long exposure from the field of photography to cinematography" (Brunner).
The new method, for which hardware was specially developed, doesn´t compress time in a familiar way, it stacks it in layers. With 35mm stock the subject is exposed directly onto a loop, each of which were one minute in length, and they were then run through the camera 240 times (a total of four hours).
The most obvious effect produced by this method is the nearly total deletion of all movement (e.g. that of the clock in this case) which isn´t synchronized with the camera´s rhythm (the length of the loop). In addition to pale outlines of people and trains, only static objects are preserved over time, and the (invisible) occurrences are present in the form of sound, which is also layered.
Contradictory images of a span of time are created, and their potential is intimated in this study through slight variation of the loop´s length. There is also tension - in the age of the digital image - in an implicit claim to authenticity made by this documentary, which was created directly in the camera. Not only through fleeting traces of reality, but also in the obvious wear and tear on celluloid which has been exposed hundreds of times.
(Thomas Korschil)
3 Minutes (texte français)
Un quai de gare. Une horloge dont l'aiguille égrenne les secondes. Rien d'autre, dans ce plan statique, sinon les ombres d'une action potentielle. Le même quai, la nuit. L'horloge éclairée, maintenant sans aiguille. Des trains fantômes se percutent, leur corps ne se devinant qu'à leurs projecteurs.
3 minutes, une série de trois films d'une minute chacun, est le résultat d'une entreprise paradoxale à bien des égards, qui relève tant de la théorie expérimentale que de la pratique artisanale. La « compression du temps réel » qui, à partir de quatre heures de prises de vues, génère une minute de cinéma, est une « traduction en cinématographie des durées d'exposition longues de la photographie » (Brunner). Ce nouveau procédé qui a nécessité la création d'un matériel spécial, n'accélère pas le temps de façon conventionnelle, mais le fixe en couches superposées. Le tournage en 35 mm a lieu directement sur une pellicule en boucle qui, pour chacun des films de 3 minutes, a une durée d'une minute et défile 240 fois (quatre heures durant) dans la caméra.
L'effet le plus évident de cette méthode est l'effacement presque total de tout mouvement non synchronisé (comme l'horloge ici) avec le rythme de la caméra (c-à-d la longueur de la boucle). A part l'ombre pâle des gens et des trains, seul ce qui est statique est conservé dans la temps. En même temps, l'action (invisible) reste présente à travers le son également stratifié.
Cela donne lieu à des images temporelles contradictoires, dont cette étude suggère le potentiel en soumettant la longueur de la boucle à de légères variations. Ce qui pique l'intérêt à l'ère de l'image numérique c'est aussi l'exigence implicite d'authenticité que revendiquent ces films documentaires fabriqués directement dans la caméra. Tant par leurs traces fugitives de réalité que par l'usure visible de la pellicule soumise à des centaines d'exposition. (Thomas Korschil)
Traduction: Françoise Guiguet
3 Minuten
2006
Austria
3 min